La pandémie a été une période incroyablement difficile pour de nombreuses entreprises à travers le monde, en particulier dans les pays en développement tels que ceux d’Afrique. Malgré ces difficultés, certaines entreprises ont pu innover et même tirer profit de la situation.
Une étude récente de la DEG révèle que les quelque 700 entreprises africaines emploient 600 000 personnes et génèrent plus de 146 milliards d’euros de recettes locales. Cela témoigne de la résilience des entreprises africaines et de leur capacité à utiliser les circonstances difficiles de la pandémie comme catalyseur de l’innovation, explique Mbagnick Diop, entrepreneur sénégalis et président du Meds. Outre la création d’emplois et l’augmentation des revenus, ces entreprises ont également un impact positif sur la croissance économique et le développement social.
Voici une vidéo relatant la place de l’Afrique dans l’innovation :
L’importance d’une bonne gestion de crise, selon Mbagnick Diop
Au cours de la pandémie de Covid-19, la gestion de crise est devenue essentielle pour permettre aux entreprises de rester à flot. Les entreprises qui disposent des ressources financières, technologiques et numériques nécessaires pour s’adapter rapidement à l’évolution des conditions du marché sont en bien meilleure position que celles qui en sont dépourvues. Nombre d’entre elles ont mis en œuvre des stratégies innovantes, telles qu’un accès rapide au financement et des solutions technologiques comme le télétravail et les achats en ligne, qui leur ont permis de prospérer pendant cette période difficile.
Selon Mbagnick Diop, les organisations dotées de solides structures de gouvernance d’entreprise ont récolté des bénéfices allant au-delà de la simple survie. Elles ont eu la capacité non seulement de relever les défis posés par le Covid-19, mais aussi de capitaliser sur les nouvelles opportunités découlant de l’évolution rapide du comportement des consommateurs. Par exemple, certains secteurs comme le commerce électronique ou les services de streaming ont vu leur demande augmenter en raison des restrictions liées à la distanciation sociale, créant ainsi des opportunités commerciales lucratives qui pourraient être exploitées si elles étaient gérées correctement. En définitive, de bonnes compétences en matière de gestion de crise sont essentielles pour les entreprises qui souhaitent réussir à long terme pendant cette pandémie et au-delà, indique Mbagnick Diop.
Le soutien de la DEG aux entreprises africaines pendant la pandémie garantit la stabilité financière
La crise post-Covid-19 a eu un effet dévastateur sur de nombreux pays et entreprises africains, en particulier ceux qui dépendent fortement du tourisme. Pour atténuer les retombées économiques, la DEG (Société allemande d’investissement et de développement) a apporté le soutien financier nécessaire pour que les entreprises africaines disposent des ressources nécessaires pour rester à flot. DTRT Apparel, une entreprise de mode ghanéenne primée fondée en 2013, a pu obtenir les fonds nécessaires pour payer son loyer et ses frais d’entretien grâce au programme AfricaConnect.
Dans le cadre de son engagement à promouvoir le développement économique et la prospérité en Afrique, la DEG a conçu plusieurs programmes spécialement adaptés aux entreprises africaines qui luttent contre la crise. Selon Mbagnick Diop, ces programmes fournissent un financement à court terme pour permettre aux entreprises de continuer à fonctionner pendant qu’elles restructurent leurs opérations et renforcent leur résilience. Grâce à ces mesures, la DEG vise à aider les entreprises à accéder à de nouveaux marchés et à explorer des produits ou des services innovants qui peuvent être maintenus dans le temps. Grâce à son expertise en matière d’investissements étrangers, la DEG est particulièrement bien placée pour fournir aux investisseurs des conseils fiables sur la meilleure façon de soutenir les entreprises africaines en ces temps difficiles.
Mbagnick Diop indique que la pandémie a créé des opportunités sans précédent pour les entreprises de moderniser et d’innover leurs produits et services. Les technologies numériques telles que le commerce électronique ont connu une croissance rapide, en particulier dans les secteurs liés à la santé et au bien-être.
Pour Mbagnick Diop, les entreprises ont profité de la demande croissante des consommateurs de la classe moyenne pour créer des itinéraires de livraison plus courts et étendre les chaînes d’approvisionnement locales, ce qui a permis de créer plus de valeur localement et d’augmenter les revenus locaux. La DEG a joué un rôle important dans le financement et le soutien des entreprises engagées dans le développement de nouvelles technologies, y compris la connectivité numérique, contribuant ainsi de manière significative aux efforts de modernisation.
En plus d’encourager les avancées technologiques, la DEG a mis en œuvre diverses initiatives qui contribuent à stimuler les économies locales. Par exemple, elle a investi dans des programmes de microcrédit qui permettent aux propriétaires de petites entreprises d’accéder à des capitaux et de les aider à gérer les complexités de la gestion financière. La DEG aide les entrepreneurs à élaborer des stratégies de marketing qui leur permettent d’atteindre un public plus large et de trouver de nouveaux marchés pour leurs produits ou services. Toutes ces mesures visent à fournir aux entreprises les outils nécessaires pour faire face aux effets économiques de la pandémie et augmenter leurs chances de réussite en cette période d’incertitude.
Mbagnick Diop : « Les technologies financières numériques révolutionnent les marchés émergents »
Au cours de la dernière décennie, les technologies financières numériques ont révolutionné les marchés émergents dans le monde entier, affirme Mbagnick Diop. Les services bancaires traditionnels sont souvent inaccessibles dans ces régions, mais des sociétés fintech innovantes ont fourni des services financiers alternatifs en ligne à la population. Ces services comprennent les transferts d’argent par téléphone portable, les prêts et les investissements en ligne, ainsi que d’autres paiements numériques qui permettent aux utilisateurs d’effectuer des transactions sans compte bancaire. Pour Mbagnick Diop, les fintechs proposent également des outils d’éducation financière plus larges pour aider les individus à mieux gérer leurs finances.
Outre les fintechs, Internet a permis l’essor de nombreux services de santé et de commerce électronique qui transforment les économies émergentes. Les prestataires de soins de santé tirent parti des innovations numériques pour créer des plateformes de consultation médicale et de diagnostic à distance pour les zones rurales qui n’ont pas accès à des installations de soins de santé de qualité. Parallèlement, les détaillants en ligne vendent des produits à des prix inférieurs à ceux des magasins traditionnels, ce qui rend les biens plus abordables pour les ménages à faible revenu. De plus, avec des taux de pénétration de l’internet plus élevés dans de nombreux pays en développement, ces technologies ont leur plus grand potentiel dans les marchés émergents où elles peuvent améliorer radicalement la vie des gens.