La crise bancaire
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La Banque centrale européenne (BCE) se trouve dans une situation délicate. D’un côté, elle doit faire face à une crise bancaire qui menace la stabilité financière de la zone euro. De l’autre, elle doit lutter contre une inflation galopante qui érode le pouvoir d’achat des citoyens. Comment la BCE peut-elle concilier ces deux objectifs ? Quelle est sa stratégie pour les prochaines années ?

Une crise bancaire bientôt maîtrisée ?

La première priorité de la BCE est de soutenir le secteur bancaire européen, qui traverse une période de turbulences. Plusieurs établissements financiers ont été touchés par des scandales de fraude, des pertes liées à la faillite d’autres banques ou des difficultés à se refinancer sur les marchés. La BCE a donc mis en place des mesures exceptionnelles pour leur fournir des liquidités et les inciter à prêter à l’économie réelle. Elle a notamment baissé son taux de dépôt à -0,5 %, ce qui signifie que les banques doivent payer pour laisser leur argent à la BCE. Elle a également lancé des opérations de refinancement à long terme ciblées (TLTRO), qui permettent aux banques d’emprunter à des conditions avantageuses si elles accordent des crédits aux entreprises et aux ménages.

Voici une vidéo relatant cette nouvelle :

Selon l’économiste en chef de la BCE, Philip Lane, ces mesures ont permis d’éviter une crise systémique et de préserver la solidité des banques européennes. Il a affirmé que le système bancaire dispose de beaucoup de capitaux et que les banques ont été prudentes dans leurs décisions de prêt. Il a également assuré que la crise bancaire devrait être rapidement endiguée et que la BCE resterait vigilante pour intervenir en cas de besoin.

Une inflation trop élevée ?

La deuxième priorité de la BCE est de maintenir la stabilité des prix dans la zone euro, conformément à son mandat. Or, depuis plus d’un an, l’inflation dépasse largement son objectif de 2 % par an. En janvier 2023, elle a atteint 8,5 % sur un an, selon Eurostat. Cette hausse s’explique par plusieurs facteurs : la reprise économique qui a suivi la crise sanitaire, le grippage des chaînes logistiques mondiales, la guerre en Ukraine qui a provoqué une flambée des prix du gaz et du pétrole, ou encore les effets de base liés à la baisse des prix en 2022.

Face à ce phénomène, la BCE a décidé d’augmenter ses taux d’intérêt, qui sont les principaux outils dont elle dispose pour influencer l’inflation. En effet, en renchérissant le coût du crédit, elle vise à freiner la demande, la consommation et donc la pression sur les prix. Depuis juillet 2022, elle a relevé cinq fois son taux principal, le taux de refinancement, qui est passé de 0 % à 1 %. Elle a également augmenté son taux de prêt marginal, qui sert aux prêts quotidiens aux banques, et son taux de dépôt.

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